Exposition Dessins pour la danse
Vous avez imaginé, à travers vos dessins, l’influence qu’aura la Maison pour la danse de Québec sur les danseurs ainsi que sur les futures créations qui y seront réalisées. Quel est, selon vous, l’impact d’une telle institution sur l’art chorégraphique à Québec?
Ce serait bien prétentieux de ma part d’affirmer comment l’arrivée de la Maison pour la danse va influencer les artistes, les créations ainsi que toute la communauté des danseurs de la ville de Québec. Je suis un amateur de danse contemporaine depuis seulement quatre ans et j’en suis encore à l’étape de découvrir de nouvelles propositions et d’approfondir mes repères dans cet univers.
Chose certaine, peu importe la discipline, l’arrivée d’un tel lieu permet aux différents acteurs de se rencontrer et de se regrouper. J’imagine que la Maison favorisera la synergie et créera encore plus les liens entre les danseurs, chorégraphes, programmeurs, et producteurs d’ici, mais aussi d’ailleurs.
Parlez-nous de votre démarche et de vos influences artistiques.
En 2013, La Rotonde m’a demandé d’assister aux spectacles de sa saison et de tenter de dessiner ce que j’allais y voir. Bien qu’étant habitué de faire des croquis lors de différents événements de spectacles vivants, la danse contemporaine pose de nombreux défis au dessinateur que je suis. La vitesse et l’aspect éphémère de la danse en fait un art bien difficile à croquer. Lorsque la Maison m’a demandé de monter une exposition de dessins, j’ai exprimé le souhait de travailler avec deux danseurs, à qui je pourrais demander de recréer des mouvements et des positions afin de me permettre de mieux capter certains moments clés.
Pour ce qui est de mes influences, pour ce type de travail, j’ai en tête le travail de l’auteur de bande dessinée Blutch, qui a un dessin très libre, empli de mouvements. Aussi, je pense beaucoup à Hugo Pratt qui est un maître du dessin en noir et blanc au pinceau.
Qu’est-ce qui vous inspire le plus à travers la danse?
En regardant des spectacles de danse, l’énergie déployée me rappelle plusieurs peintres abstraits qui tentaient de provoquer des émotions sans avoir recours à des figures reconnaissables. J’ai parfois l’impression que les danseurs souhaitent tendre à devenir des figures abstraites, pour ne garder que l’émotion du mouvement.
Qu’est-ce qui unit la danse et les arts selon vous?
Déjà, la danse est un art en soi, qui évolue aux côtés d’autres arts. Elle est très proche de la musique, mais aussi du théâtre et des arts visuels. La danse a aussi inspiré de nombreux films. La parenté avec la littérature en général et la bande dessinée en particulier est peut-être une piste moins explorée. L’aspect plus intellectuel de la littérature fait peut-être en sorte qu’il est plus difficile de rendre l’énergie déployée, et le dessin, de par son aspect statique, peut peiner à rendre pleinement les mouvements et les émotions qui s’y rattachent. Il existe néanmoins quelques ouvrages de grande qualité portant sur la danse. Ne serait-ce que Polina, de Bastien Vivès.
Quelle a été votre démarche dans la conception de vos dessins? Sur une période de combien de temps avez-vous observé des danseurs? Quels ont été vos outils de travail? Qui étaient ces danseurs et combien vous ont inspiré?
Dans un premier temps, avec les danseurs Ariane Voineau et Fabien Piché, nous avons fait deux séances de travail où ils improvisaient, que ce soit individuellement, ou à deux. Lorsqu’un mouvement me plaisait, je leur demandais de le refaire, et quand une position précise avait un potentiel graphique fort, je leur demandais de la maintenir. Lorsque les idées commençaient à manquer, nous avons travaillé à partir de thèmes et de contraintes afin d’influencer leurs improvisations.
Aussi, j’ai passé beaucoup de temps dans la Maison pour la danse afin de trouver comment je pourrais l’intégrer dans mon travail. Finalement, c’est la transparence du lieu qui m’a le plus marqué. Même si c’est une maison, la transparence offerte par les nombreuses fenêtres et son ouverture sur l’environnement avoisinant en fait un lieu où l’on ne se sent pas du tout enfermé, mais carrément projeté vers l’extérieur. J’ai ensuite tenté de jumeler ces observations aux dessins faits avec Ariane et Fabien.
Décrivez-nous votre exposition en une phrase.
Dessins pour la danse, ou comment témoigner du début d’une histoire d’amour entre une communauté de danseurs et sa nouvelle Maison.
En vue de l’exposition Dessins pour la danse – une exposition de FrancisDesharnais qui se tiendra pendant nos activités d’ouverture, Francis poursuit son exploration avec Ariane Voineau et Fabien Piché. Ses dessins mettront en valeur la danse et les espaces architecturaux de la Maison pour la danse.
Réservez votre 5 septembre à 17h pour le vernissage!
Francis Desharnais sera présent pour vous parler de ses oeuvres.
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